25.11.2020
Clichy : avec ses oeuvres colorées, l’urgentiste et illustrateur Good Bye Hippocrate rend l’hôpital… moins inhospitalier
25 novembre 2021
par Anne-Sophie Damecour
Après avoir créé des illustrations autour des lieux emblématiques de plusieurs villes dont Clichy, l’artiste et médecin urgentiste réunit pour la première fois ses deux vies pour une exposition de trente œuvres à Beaujon, représentant, avec une pointe d’humour, les spécialités de l’hôpital.
Le carnet de commandes ne désemplit pas. Pourtant, l’illustrateur Good Bye Hippocrate, Jean-Michel de son vrai prénom, n’a absolument pas l’intention de renoncer au métier pour lequel il a prêté serment. Pour la première fois, le médecin urgentiste de 38 ans combine même ses deux activités, grâce à l’hôpital Beaujon de l’AP-HP à Clichy, ville où il s’était installé il y a deux ans.
« La direction de l’hôpital m’a contacté il y a un an pour me demander de faire une illustration, afin de rendre hommage aux soignants. Au final, j’en ai fait trente », explique l’artiste-médecin, qui avait déjà commencé à travailler sur cet univers qui lui est si familier.
L’exposition, présentée dans les escaliers art déco de l’hôpital, est là pour plusieurs années. Probablement jusqu’à ce que Beaujon ferme ses portes, à la faveur du nouveau CHU prévu à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
« L’objectif était également de rendre l’hôpital moins inhospitalier », souligne l’illustrateur, qui a écrit lui-même les cartels de chaque dessin représentant les spécialités des lieux, de la maternité à la gériatrie en passant par la cardiologie, l’urologie, la cancérologie, l’ophtalmologie… Les illustrations sont, elles, teintées d’une pointe d’humour.
Certains dessins lui ont donné plus de fil à retordre que d’autres, lui, le spécialiste de la médecine de catastrophe qui a opté pour des missions d’intérim pour avoir le temps de se consacrer à sa passion. « J’ai l’habitude de dessiner des bâtiments. Il me suffit donc de trouver le bon point de vue, explique Good Bye Hippocrate. Là, il fallait tout imaginer et trouver une cohérence entre les trente dessins. »
L’urgentiste expose aussi au tribunal de Nanterre
L’illustrateur numérique reconnaît notamment avoir beaucoup travaillé sur certaines spécialités, comme la gynécologie, pas forcément simple à représenter. Son « origine du monde revisitée » fait référence à la mythologie avec la constellation d’Andromède, pour symboliser « la femme dont il faut prendre soin ».
L’exposition a été inaugurée le 10 novembre, en présence de nombreux médecins qui ont découvert la double casquette de l’illustrateur-urgentiste et, par conséquent, la justesse des dessins représentant leur travail. « Le 10 novembre est une date importante pour moi puisqu’il y a 11 ans pile, je soutenais ma thèse sur le pouvoir des images en santé publique et, plus particulièrement, sur l’analyse des campagnes de prévention contre le sida », explique Jean-Michel, qui a donc toujours eu cette attirance pour l’image.
Il multiplie depuis un an les collaborations, parfois bien plus éloignées de son univers que l’exposition de Beaujon. Good Bye Hippocrate a également réalisé trois illustrations pour le tribunal de Nanterre, à commencer par l’escalier orange vintage de l’architecte André Wogenscky. Des œuvres exposées dans la nouvelle salle d’accueil unique du justiciable (SAUJ), visitée par le garde de Sceaux Éric Dupond-Moretti, fin septembre, et inaugurée dans le cadre de la nuit du droit quelques jours plus tard.
« Je continue également mon travail sur les villes, avec bientôt une nouvelle illustration sur Clichy », indique Jean-Michel, qui a pourtant décidé de quitter la région parisienne pour retourner sur sa terre natale, au Pays basque. Mais il sera présent à Clichy les 4 et 5 décembre, pour le marché de Noël de Regiøn, restaurant de la rue de Neuilly, qui expose ses dessins depuis le début. Et puisque l’enseigne est également présente à Asnières, la ville voisine constitue une nouvelle source d’inspiration.